23AVR 2015

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Valérie Maréchal : chaque femme entrepreneure doit être consciente de sa valeur et se sentir légitime

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Challenge - Article du blog

Depuis 2018, Valérie Maréchal est Madame Prix. Elle accompagne les entrepreneures et les aide à vaincre leurs croyances limitantes en matière de prix et de valeur. Rencontre avec une professionnelle passionnée qui sait que l'argent est un levier puissant d'émancipation...

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis une femme passionnée de chevaux et assoiffée de connaissances. Après des masters en Communication, Gestion et Marketing International & e-Business, je me suis lancée comme commerciale dans le secteur pharmaceutique. J'ai beaucoup apprécié ce travail qui me permettait, tout en étant salariée, d'organiser mon temps comme je l'entendais, puisque mes résultats étaient excellents. Il faut dire que j'ai un tempérament très indépendant. Lorsque les conditions de mon emploi ont changé, j'ai donc choisi de conserver ma liberté et j'ai développé mon propre projet autour de la stratégie de prix et de l’affirmation des compétences.

Comment articulez-vous cela ?

Mes clientes sont des entrepreneures actives dans le domaine des services ou de la création. Au travers d'un accompagnement individuel, je les aide à valoriser leurs services et à fixer un prix correct, qui reflète réellement leur savoir-faire et leurs compétences. Je donne aussi des formations, de conférences, des ateliers autour de ce thème.

Pour tout entrepreneur, la question du prix est très importante. Or, les informations en la matière sont rares et parfois erronées. J'ai déjà entendu des expressions comme "un euro la minute". Ce genre d'approche, basée sur un tarif horaire, n'est pas très pertinente dans le cadre d'un service intellectuel ou créatif. Il faut donc agir à ce niveau.

Mais le problème est plus profond. Même avec une stratégie de prix impeccable, il faut encore assumer sa valeur et ses tarifs. Et ça, beaucoup d'entrepreneurs - surtout des femmes - ne parviennent pas à le faire.

Je concentre donc mon action sur ces deux aspects : d'une part, une transformation personnelle de l'entrepreneure, par rapport à ses croyances limitantes conscientes et inconscientes. Et d'autre part, un travail sur la manière de fixer ses prix et de facturer son travail. Et je dois dire que l'évolution chez certaines personnes est extraordinaire.

En général, mon accompagnement se déroule en 7 séances réparties sur trois mois. Parallèlement, je vais bientôt proposer un service d'abonnement à l'année, avec une séance par trimestre. Cette formule permettra aux entrepreneures de bénéficier d'un suivi à toutes les étapes de leur développement. Nous nous concentrerons sur les priorités de leur entreprise à ce moment, et aux croyances limitantes associées.

Ces croyances limitantes, quelles sont-elles ?

Les croyances limitantes sont propres à chacun, mais il y a des grandes tendances. Parmi les classiques, il y a le fait que gagner de l'argent est honteux, qu'on ne mérite pas de réussir, etc. Chez les femmes en particulier, certaines croyances sont très fortes, intégrées de manière inconsciente dès l'enfance. Dans une société qui reste patriarcale, les femmes sont en quelque sorte programmées pour être celles qui aident, sauvent, restent dans l’ombre et sacrifient leurs aspirations. C'est une des raisons pour lesquelles les femmes gagnent moins bien leur vie, sont moins indépendantes financièrement, progressent moins dans la hiérarchie des entreprises. A cet égard, la question du prix parle de nous, de notre valeur perçue, de la place de la femme dans la société et de son rapport face à l'argent. On aborde donc des questions sociétales très profondes.

Challenge vous a accompagné dans votre projet. Comment cela s'est-il passé ?

Très bien ! J'ai été accompagnée durant deux ans. Tout a commencé par un Summer Starter Camp en août 2017, sous l'égide de Marc-Alexandre Legrain. Une semaine intense et très sympathique... c'est un excellent souvenir. Ensuite, j'ai participé au Village des Créateurs, ce qui m'a permis de remettre à plat mon projet et de le faire beaucoup évoluer. Au terme de cette période, je suis entrée en "couveuse" avec le Test Grandeur Nature pendant presque 18 mois. Le fait d'avoir accès à une foule de formations intéressantes dispensées par des intervenants de qualité est très important pour moi, tout comme le contact avec d'autres entrepreneurs. Cela permet de découvrir d'autres points de vue et même de rencontrer de futurs partenaires de business.

Mon conseiller Simon m'a toujours soutenu et encouragé, et il n’a pas hésité à me recadrer lorsque c'était nécessaire ! J'ai aussi pas mal côtoyé l'équipe de Dinant, Caroline et Quentin. Ils sont eux-mêmes entrepreneurs, ce qui rend leur vision particulièrement intéressante.

Quel conseils donneriez-vous à un futur starter ?

Surtout, d'être bien entouré dès le début et ne pas hésiter à investir sur soi ! Une structure comme Challenge est un must, mais on ne doit pas nécessairement se limiter à un seul accompagnement. Si on a les moyens financiers de le faire, il ne faut pas hésiter à être coaché par différentes personnes pour progresser sur différents aspects, tout au long de sa carrière. Ce n'est pas un aveu de faiblesse ou d'incapacité, bien au contraire. Je connais des coachs qui ont très bien réussi, et qui continuent à se faire suivre par d'autres coachs.

Ensuite, il faut bien placer ses priorités. Le premier besoin, c'est d'avoir des clients, pas un super site ou des cartes de visite ! Pour trouver ces clients, il est essentiel d’être visible. Personnellement, je participe tous les mois à de nombreux networking, sommets et conférences.

Enfin, même si vous faites votre métier par passion, l'agent est important. Et particulièrement pour une femme. C'est un outil d'indépendance et d'émancipation. Chaque femme devrait être consciente de sa valeur et se sentir légitime. C'est ma mission !


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