23AVR 2015

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La créativité « By Aurélie Dumont »

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Challenge - Article du blog

Graveuse-sérigraphe et couturière, Aurélie s’est lancée comme indépendante en 2016. Avec « by Aurélie Dumont », elle propose des tissus, des tableaux et des objets uniques, empreints de sa créativité et de sa passion pour son métier.

Aurélie, comment devient-on sérigraphe-graveuse ?

Depuis toujours, j'ai vécu la vie "du côté créatif" ! A la fin de mes études secondaires, je me suis donc naturellement tournée vers l'art. J'ai d'abord envisagé de devenir professeur d'art, avant de bifurquer. Par un concours de circonstances, je me suis retrouvée à l’école "Le Septante-cinq" à Bruxelles, dans la filière "Images Plurielles", qui forme aux techniques d’impressions d'image. Pendant les trois ans de mon baccalauréat, j’ai eu l’occasion de découvrir la gravure, la reliure, la photographie, le graphisme et la sérigraphie, pour laquelle j’ai eu un vrai coup de foudre !

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Vous aviez déjà dans l'idée de vous lancer comme indépendante ?

Absolument pas ! A vrai dire, ce statut me faisait peur. J'en avais une vision très "clichée" et je ne voyais que les inconvénients ! Il faut dire que dans ma famille, tout le monde est employé ou fonctionnaire. Mais lors de mes premières expériences professionnelles, j'ai été confrontée aux lourdeurs administratives, au manque de créativité et parfois à l'injustice qui découlent de la position de subalterne. J'ai vite compris que je ne m'épanouirais pas dans un travail salarié.

Ensuite, je me suis consacrée à ma vie privé et familiale durant quelques années. Mari, maison, bébés... j'ai été bien occupée, mais je ne m'imaginais pas rester toute ma vie maman au foyer. Après la naissance de mon deuxième enfant, je me suis rendue a l'évidence : je devais lancer ma propre activité ! Je connaissais le principe des couveuses d'entreprises, alors j'ai pris contact avec différentes structures. J'ai été séduite par la réactivité et le côté humain de Challenge, ainsi que par leur formule d'accompagnement, qui mélange des formations en groupe et un suivi véritablement personnalisé.

Comment s'est déroulé votre passage chez Challenge ?

J'ai d'abord participé au Village des Créateurs. C'est une expérience qui a fait grandir mon projet et m'a donné les clés pour comprendre ce qu'est réellement un indépendant. J'ai particulièrement apprécié les coachings de Laurence Hébette autour de la relation client. Grâce à elle et à mes conseillères, j'ai gagné en confiance et je me suis sentie légitime. Ensuite, j'ai entamé le "Test Grandeur Nature" qui m'a permis de démarrer sans risques. Le test pouvait durer deux ans, mais après un an j'étais suffisamment en confiance pour prendre seule en main le destin de mon activité ! Et je ne le regrette absolument pas. La vie d'indépendante, ce n'est pas ce qu'on imagine. En tant que femme et maman, je trouve que c'est super. Et ce n'est pas si risqué que ça, à condition de bien s'entourer !

Aujourd'hui, By Aurélie Dumont a plus de trois ans. Quelle a été son évolution ?

Je propose toujours des réalisations en papier (faire-parts, ...) et en tissus (accessoires personnalisés, imprimés, ...) car je suis aussi équipée pour la couture. Cependant, l'offre a bien évolué au fil du temps, en fonction des demandes et de mon inspiration. Au début, je pensais que l'essentiel de mon activité concernerait la gravure et l'impression sur papier. Mais j'ai vite remarqué qu'on me demandait surtout des travaux textiles. En fin d'année scolaire, par exemple, je reçois énormément de demandes de cadeaux pour des institutrices ! C’est très chouette, mais si j’utilise les mêmes tissus que n’importe qui, je m’éloigne de mon aspiration profonde.

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Alors, pour concilier cette demande et mon désir de création, je me concentre particulièrement sur la sérigraphie (1). C'est une technique que j'adore et qui me permet beaucoup de souplesse, de la pièce unique à la commande de 500 T-Shirts ! Pour éviter d'être limitée par les contraintes de mon atelier à la maison, j'ai rejoint un atelier d'artistes partagé, le Hang'art à Saint Servais... ce qui a été aussi une révélation !

Comment cela ?

Pour la première fois depuis le lancement de mon activité, je me suis retrouvée en compagnie d'autres professionnels, et ça m'a fait un bien fou ! Lorsque je travaillais depuis mon domicile, il n'y avait plus de distinction nette entre ma vie professionnelle et ma vie privée et je voyais peu de monde. Ce n'est pas bon pour moi. J'ai depuis rencontré d'autres indépendants qui ont vécu ça, et je crois qu'il y en a encore plus qui souffrent de cet isolement sans vraiment s'en rendre compte. C'est pour cela que les ateliers partagés ou les espaces de coworking sont un concept fantastique ! J'encourage vraiment les starters à essayer !

Avez vous d'autre conseils à donner à ceux qui se lancent comme indépendant ?

Oui, plein ! D'abord, entourez-vous bien. Choisissez des partenaires qui vous comprennent vraiment et qui savent vous écouter. Je pense bien sûr à Challenge au début, mais aussi au comptable. C'est très important !

Ensuite, apprenez à dire "non". Les quelques fois où j'ai accepté un client ou une mission que je ne "sentais pas", qui ne me motivait pas... je l'ai regretté. Si vous n'avez pas de plaisir à effectuer un travail, ça se sentira... Dans le même ordre d'idée, posez vos limites. Même si vous avez le contact facile et que vous développez comme moi une relation cordiale avec vos clients, cela ne signifie pas qu'ils peuvent vous demander n'importe quoi.

Et enfin, connaissez votre valeur, et celle de vos services. Vous n'avez pas à justifier votre prix. Après tout, lorsque vous allez au supermarché, vous ne négociez pas le prix de votre brique de lait !

Et puis surtout, osez !

(1) Bonus étymologie : même si la sérigraphie permet de reproduire un motif en série, le mot vient du latin "sericum" qui signifie soie. Car l'impression se fait à travers un pochoir en tissu, originellement en soie .


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