Être à la fois parent d'élève et développeur, c'est pratique ! Denis Jacquemin à conjugué ces qualités pour créer Konecto App, une plateforme digitale simple d'emploi qui relie l'école au parents.

Pouvez-vous vous présenter en quelque mots et nous expliquer comment l'idée de Konecto App vous est venue ?

Je suis informaticien et développeur de métier, et je suis aussi papa. Avant de lancer Konecto App, j'étais employé par une grande entreprise au Luxembourg. Mon projet est né en 2016 d'un constat tout simple, que beaucoup de parents ont déjà fait : la communication entre l'école et les parents se fait souvent au moyen de petits mots glissés dans le journal de classe. Ces papiers se perdent ou sont oubliés au fond du cartable... ce qui occasionne beaucoup de soucis d'organisation, aussi bien pour les parents que pour l'école. Au 21e siècle, c'est un peu anachronique, et c’est un gaspillage de papier évident.

Vous avez donc décidé de répondre à cette problématique

Tout à fait. Etant à la fois développeur et parent, j'étais bien placé. J'ai imaginé une plateforme de communication digitale sécurisée de l’école vers les parents, grâce à laquelle il est possible d’envoyer toutes les informations pertinentes. On peut envoyer ou recevoir des textes, des images, des documents, mais aussi remplir des formulaires directement dans l'application ou sur le web. Et il y a aussi moyen de communiquer par mail et SMS.

Au fil du temps, Konecto App s'enrichit de nouvelles fonctionnalités. Je suis particulièrement attentif aux retours d'expérience des utilisateurs. Ainsi, il est désormais possible de traduire les messages dans plusieurs langues. C'est une demande qui m'avait été faite par une école de Bruxelles qui accueille des élèves de 30 nationalités différentes. Une autre priorité est de garder mon application accessible, et de ne pas la surcharger en fonctionnalités. Konecto App s'adresse à tous, quel que soit le niveau de d'aisance avec le numérique.

Comme s'est déroulé le développement de Konecto App ?

J'ai d'abord voulu savoir si mon idée avait un sens, d'un point de vue économique. J'ai donc immédiatement pris contact avec Challenge, qui a été mon tout premier interlocuteur. Suite à l'analyse encourageante que nous avons menée avec mon conseiller, j'ai pris contact avec les écoles et ma commune, Marche-en-Famenne, qui se sont montrées intéressées.

J'ai démissionné de mon emploi salarié en 2016 et je suis entré dans le programme "Village des Créateurs" et ensuite en Test Grandeur Nature" pendant un an. Cela m'a permis de développer la première version de Konecto App pour (et avec) mes premiers clients.

En 2017, le lancement officiel a eu lieu, à Marche bien entendu. Aujourd'hui, plus de 200 écoles utilisent Konecto App en Wallonie et à Bruxelles, et même un établissement au Maroc ! Mais le développement international n'est pas une priorité pour moi. Comme je dis : "Je fais partie du produit". Mes clients n'achètent pas qu'une solution technologique ; ils souscrivent aussi à un service, que je leur fournis personnellement. L'enseignement est en pleine mutation technologique et tous les acteurs ne sont pas encore familiers avec le digital. Un accompagnement de grande qualité est essentiel.

A propos d'accompagnement, que retenez-vous de celui de Chalenge ?

Le rôle de Challenge a été déterminant à plusieurs égards ! Il y a d'abord tout le côté "conseil". On est suivi par un professionnel objectif et indépendant, qui bénéficie d'un recul que nous, les starters, nous ne possédons pas car nous sommes "la tête dans le guidon". C'est primordial. Un autre aspect très positif, surtout dans le cadre du Village des Créateurs et du Test Grandeur Nature, c'est qu'on est suivi dans le temps. On peut confronter ses idées à la réalité, puis débriefer et corriger le tir si nécessaire. Cela permet d'affiner le concept tout en renforçant la confiance. Je veux aussi insister sur le côté communautaire. Dans le cadre du Village des Créateurs, on rencontre beaucoup de monde. On peut s'entrainer mutuellement mais aussi tester ses idées auprès de personnes qui ont un autre point de vue.

Comment êtes-vous passé de 1 à 200 écoles clientes, en deux ans ?

Mon développement s'est déroulé en plusieurs étapes. Au début, j'ai bénéficié d'un joli coup de projecteur car la commune de Marche a mis mon produit en avant lors d'une conférence de presse qui a eu du succès. Cela m'a permis de constituer une première clientèle. Ensuite, j'ai participé à des salons et j'ai fait du networking. Je démarche aussi quelques établissements directement, mais ce n'est pas ce qui fonctionne le mieux. Les directions sont déjà très sollicitées par divers fournisseurs.

Ce qui fonctionne le mieux à présent, c'est le bouche-à-oreille. Dans le milieu de l'enseignement, les gens se connaissent et communiquent. Lorsqu'un outil est apprécié, il est recommandé. Le fait d'être présent sur internet me ramène aussi quelques clients potentiels, mais c'est souvent trop éloigné. J'ai déjà eu des demandes de Hong-Kong ou de la Martinique... J'apprécie, mais assurer le suivi avec 7 heures de décalage horaire, non merci !

Vous êtes basé à Marche-en-Famenne. Il est donc possible de créer une entreprise digitale en milieu rural ?

Bien sûr ! C'est vrai que Marche, ce n'est pas la Silicon Valley et que je perds peut-être un peu de "l'esprit Start-Up" que je pourrais trouver dans un grand centre urbain... mais ce n'est pas mon projet. Je ne souhaite ni me délocaliser, ni faire de longs trajets pour aller au boulot. Et si le digital permet bien une chose, c'est de travailler efficacement avec peu. Une connexion internet, une table, un ordinateur... ça me suffit. Je me déplace lorsque je dois rencontrer un client, voilà tout.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer comme indépendant ?

D'abord, je lui suggérerais de tester son idée le plus tôt possible, et de trouver ses premiers clients potentiels alors que le projet n'est qu'une ébauche. En incluant très tôt les utilisateurs dans le processus de développement, on augmente ses chances de créer un produit qui correspond vraiment à leurs attentes.

Ensuite, je l'inciterais à passer par une structure comme Challenge, pour toutes les raisons évoquées plus tôt : conseils objectifs, encouragement, sécurité financière... Ça aide beaucoup !

Retrouvez Konecto App

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